Origine des textes

 

 

415 pages d'histoire de Montsoult et de Maffliers écrites par des Montsoultois (Eliane et Jean-Pierre BEAU)

 

Consultable en bibliothèque de Montsoult.

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p.363 à 367 du livre

Le Château de Montsoult
Devenu villa Béthanie
(Rasée en1974)

Le bâtiment dont nous vous parlons se situait sur le lieu qu’occupait au Moyen Age un autre hôtel seigneurial de Montsoult. Comme pour la villa des Peupliers, il était donc aussi nommé château de Montsoult, ce qui n’est pas sans provoquer quelque confusion.

C’est sous ce nom d’hôtel seigneurial de Montsoult en partie qu’il fut vendu, pour 4.200 écus d’or soleil, en 1580. Il dépendait d’un autre fief important de Montsoult : le Grand Gournay, et dans quelques titres, il est nommé le fief de Gournay. C’était le château des seigneurs du Pied-de-Fer.

Simon Louis Mangot de Ligraye, seigneur du Pied-de-Fer, chevalier, ancien mousquetaire de la 1ère compagnie de la garde du roi, plaida longtemps pour le titre de seigneur de Montsoult en partie. A cette époque, le château, est appelé par tous " château de Montsoult ".

Pierre Théodore Noël Dupayrat, (ou du Payrat) (1761-1832) l’acheta en 1800 à madame Mangot de Ligraye. Il était écuyer, seigneur de Razat, Saint-Avit et Mauchapt, conseiller à la cour royale, chevalier de la Légion d’Honneur, député de la Dordogne et maire de Montsoult. Son beau-père Simon Philbert Chrestien des Ruflais hâbitait le château de Maffliers ; il était baron de Maffliers et avait été secrétaire du roi Louis XVI. Noël du Payrat était aussi le petit neveu de J. Noël du Razat, dernier prieur de Notre-Dame-du-Meynel-lez-Maffliers.

Ses héritiers, Pierre Noël Dupayrat et consorts vendirent le domaine pour 70.000.F, en 1835, à madame de Failly née d’Hardivilliers qui le garda jusqu’en 1849. Il se composait d’un corps de logis double, entre cour et jardin, et de divers bâtiments utilitaires, maison du jardinier, écurie, remises, selleries, étables à vaches, laiterie, hangars, etc. Une grande cour se tenait au milieu, avec jardin d’agrément et jardin potager faisant terrasse. L’ensemble s’étalait sur plus de huit hectares et était estimé 80.000.F lorsqu’il fut revendu à un meunier de Gonesse : Charles Victor Gavignot.

En 1873, le château fut acquis par les sœurs franciscaines de Sainte-Elisabeth de Hongrie, qui se fixèrent à Montsoult en 1875. Pour obtenir une concession de 40 m2 au cimetière, les sœurs proposèrent d’échanger 724.m2 de terrain à l’angle des rue de Pontoise et Baillet. Le conseil municipal en fit une place publique et accepta que la communauté religieuse s’agrandisse.

Pour ce faire, la vieille bâtisse moyenâgeuse fut intégralement rasée, et laissa place à une terrasse. Au nord de cette esplanade, fut achevé en 1889, le château représenté sur les cartes postales. Un pensionnat de 120 jeunes filles internes et 20 externes y fut installé. La mère supérieure s’appelait Mère de l’Ange gardien. A cette époque fut installé le belvédère, en limite nord du parc. Au second étage du collège, sous le clocheton de la façade antérieure se trouvait un petit oratoire. A l’intérieur, des fresques représentaient la vie de sainte Elisabeth de Hongrie. Les fillettes de Montsoult furent admises à l’école du pensionnat en 1898. Le collège fut liquidé, en 1905, après la loi sur les congrégations religieuses.

Le château fut alors acquis, pour 240.000.F, par l’abbé Benjamin Roland-Gosselin, auxiliaire de l’archevêque de paris puis évêque coadjuteur de Versailles. Le liquidateur des congrégations ne l’avait estimé qu’à 120.000.F. Monseigneur Roland-Gosselin était chanoine de Notre-Dame, évêque de Mosynople et directeur des œuvres du diocèse de Paris. Il rebaptisa la bâtisse villa Béthanie. Son beau-frère et sa sœur, monsieur et madame Masquelier possédaient l’autre château de Montsoult, la villa des Peupliers (voir cette notice page 354 du livre)

De 1906 à 1914, le château donna asile pendant les vacances de Pâques et d’été aux meilleurs élèves des écoles libres du diocèse de Paris. De nombreuses générations de " colons " se sont ainsi succédées, été après été, figées pour la postérité par autant de cartes postales à destination des parents et des mamies restés en ville... Ce sont les cartes postales anciennes de Montsoult que l'on trouve le plus communément, dans les brocantes ou chez les revendeurs spécialisés.

De nombreuses scènes de la vie quotidienne de Béthanie et de ses petits colons y sont ainsi immortalisées : l’omnibus à cheval qui les amenaient de la gare, le bain de pieds, (bassin de l’ancien château alimenté par une source), l’épluchage des légumes, le réfectoire, la chapelle, le travail dans le potager ou dans les serres. On trouve aussi traces des processions de la Fête-Dieu ou du Saint-Sacrement et d’autres commémorations d’événements religieux, etc. La ferme et la basse-cour où s’ébrouaient également les petits Parisiens en mal de campagne ne sont pas non plus oubliées par les éditeurs de cartes postales.

Le 1er octobre 1907 s’ouvrit, dans les dépendances de la villa, l’école d’horticulture de Montsoult. Un groupe de jardiniers, messieurs Enfer, Le Chevalier, Métayer, Ebroussard, s’occupaient de l’intendance.

Monsieur Enfer, président de la Société d’horticulture de Seine-et-Oise donnait toutes les semaines des cours d’horticulture et s’occupait également des enfants du patronage. L’école s’équipa en conséquence : une serre bien exposée fut construite ainsi qu’un manège, destiné à faire monter l’eau dans les réservoirs du grenier de la villa. Frégoli, le cheval, le faisait tourner épisodiquement et les gargouilles aménagées en bordure du toit signalaient, en crachant de l’eau, que les réservoirs étaient pleins.

Pendant la Première Guerre mondiale, les locaux furent transformés en cantonnement. Devenus vacants en 1919, ils furent alors occupés pendant un an par l’internat des pères de Saint-Nicolas d’Isigny.

 

 

L’année suivante, la congrégation des pères oratoriens, installa son noviciat à Béthanie, sous l’égide du R-P Brillet, supérieur général des oratoriens. Elle avait été précédemment exilée à Fribourg par la loi de 1903 sur les congrégations et, de retour en France, cherchait un nouveau lieu d’implantation. En 1920, monseigneur Roland Gosselin leur fit don du bâtiment, sous couvert de la SCI Le Quinquis. En 1930, il fut agrandi d’une aile, au nord, avec une importante chapelle au rez-de-chaussée, comme le montre la vue aérienne.

A partir de 1945, l’Oratoire eu la charge des paroisses de Montsoult, Maffliers et Nerville. Jusqu’en 1968, la présence d’un groupe actif de jeunes séminaristes oratoriens permit une animation méthodique et continue, au bénéfice de la jeunesse environnante. Les oratoriens, jugeant alors le bâtiment central trop peu fonctionnel déménagèrent leur maison mère et la villa fut convertie en collège de filles, puis en maison d’accueil pour séminaires et congrès.

La villa Béthanie fut vendue pour finir, en 1973, à un promoteur en dépit des protestations d’une partie de la population qui souhaitait son maintien. Une association (DEPS) défendit alors très activement le bâtiment qui devait être rasé. Une procédure d’appel devant le Conseil d’Etat obtint que la chapelle de Béthanie, acheté par la municipalité, soit concervée ainsi qu’une partie du parc. En 1979, un terrible incendie, non maîtrisé, ravageait la chapelle… les degâts étaient irréparables !

Il ne subsiste plus aujourd’hui de Béthanie que la porterie : c’est le bâtiment dit maison de l’Ange gardien qui fut longtemps le presbytère de Montsoult, lorsque les pères de l’Oratoire étaient curés de Montsoult. La partie restante du parc appartient à la commune.

L’ancien mur de la clôture de Béthanie entoure dorénavant un ensemble pavillonnaire de 110 maisons. C’est la résidence des Cèdres, dans le parc de laquelle se trouve encore l’ancien belvédère, à demi-enterré, fantaisie architecturale conservée par le lotissement.
Pendant la campagne électorale des municipales en 2001, sur le tract distribué dans la semaine 5  par la liste "Progrès et Intérêt Communal" nous pouvons lire : "... qu'il fasse bon vivre dans notre belle commune en gérant au mieux les finances locales, en entretenant notre patrimoine local, ..." . Jugez de toute pièce avec les photos ci-contre faites la même semaine.
Les élus d'oppositions du mandat 1995/2001 ont demandé lors de la séance du Conseil Municipal du 12 février 2001 que soit mis dans l'orientation budgétaire 2001 la rénovation et l'entretien des vestiges restants. Une fin de non-recevoir a été donné du fait du coût.

Voir la rubrique "Coups de gueule" à "Montsoult"

 

Un autre vestige de Béthanie subsiste encore aujourd’hui (pour qui le cherche), c’est la grotte mariale des religieux , actuellement incluse dans le jardinet d’un pavillon, en contrebas de la rue de Pontoise, juste après l’entrée des Cèdres. Hélas la statue de la Vierge à depuis longtemps disparu.

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Vingt années de chorale sous baguette oratorienne

Philippe Néri, le premier fondateur de l’Oratoire, au XVIème siècle, fut à l’origine d’un genre musical qui connut, par la suite, un extraordinaire épanouissement : l’oratorio. Au siècle suivant, sous Louis XIII, c’est un chef de chœur de l’Oratoire qui composa le Salve Régina, dans sa version populaire, au temps où la première communauté oratorienne assurait les offices pour la cour du Louvre. La tradition musicale des " pères au beau chant ", qui avait ainsi marqué l’Oratoire depuis ses débuts ne faillit pas après leur établissement à Montsoult. En 1947, une chorale particulièrement active et renommée naquit sous la baguette du père Paul Beillevert.

Ce jeune oratorien, professeur de théologie et maître de chapelle, prit en charge les chorales des paroisses oratoriennes des environs :Maffliers-Nerville, puis, en 1949, celle de Montsoult. Jusqu’à l’automne de 1968, cette chorale allait être un élément dynamique et rayonnant de la vie festive du pays. Outre les grandes fêtes liturgiques de l’année, elle assurait de nombreuses manifestations où le chant profane (lieds romantiques, chansons folkloriques, répertoire des Compagnons de la Chanson, de C. Trénet ou G. Bécaud) le disputait aux œuvres illustres de la musique sacrée, tels l’Ave Verum de Mozart, l’Alleluia du Messie de Haendel, ou la Cantate de 78 de J-S Bach. Les Noëls anciens et les negro-spirituals avaient aussi une place de choix, tandis que le chœur de la villa Béthanie se réservait les chefs d’œuvre grégoriens.

A partir de 1956, le père Beillevert fit de la chorale de Montsoult le noyau actif d’une Fédération des chorales du canton d’Ecouen, (Domont, Ezanville, Ecouen, Sarcelles), fédération qui porta bientôt le nom de Chorale Sainte-Madeleine et permit une multiplication des effectifs. Ces concerts solennisèrent des cérémonies exceptionnelles, comme l’inauguration des grandes orgues de Domont, le 7 mai 1961, le concert d’Ezanville pour la restauration de l’église, ou celui de la villa Béthanie, le 14 mai 1965, au profit du ciné-club de Montsoult. Un cinéma existait alors rue de la Croix.

Vers le milieu des années cinquante, le père Beillevert reçut de la part de la fanfare des quatre communes, Montsoult, Baillet, Maffliers et Nerville, l’invitation à mettre ses connaissances musicales au service des instrumentistes, ce qu’il fit avec enthousiasme. Cela accrut leur réputation au niveau de la région.

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La Maison de l'Ange
 

Ce fut à l'origine la porterie du couvent des soeurs de Sainte-Elisabeth de Hongrie, et ensuite de la villa Béthanie. Elle doit son nom à l'ange situé dans l'angle du bâtiment. Ce fut pendant longtemps le presbytère, lorsque les pères de l'Oratoire étaient curés de Montsoult.
La date de construction figure au-dessus de la porte à droite : 1844.
Acquise et restaurée par la Mairie en 1983, elle comprend trois logements qui font partie aujourd'hui du parc locatif de la ville.

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